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ADP-Maliba : comment Aliou Diallo structure son parti pour l’alternance

ADP-Maliba : comment Aliou Diallo structure son parti pour l’alternance

23 juillet 2019 0 Par Jean Claude Deli

Aliou Boubacar Diallo réussira-t-il son pari pour une révolution démocratique et économique au Mali ? Si rien n’est jamais écrit dans le marbre en matière de politique, l’homme d’affaires, reconverti dans la politique au nom de la situation d’urgence que traverse son pays, se donne les moyens de ses ambitions. Grâce à sa fortune bien sûr, mais aussi et surtout par sa volonté d’organiser et de structurer une véritable machine pour conquérir le pouvoir et changer en profondeur la donne au Mali.

Quand il a souhaité bâtir la première société d’exploitation d’or du Mali avec des capitaux nationaux, les sceptiques ont ricané, déclarant qu’il était impossible de ne pas laisser les multinationales faire leur beurre avec les ressources minières du Mali. Dix ans plus tard, Wassoul’Or exploite ses mines et exporte des lingots dans le monde entier. C’est en refusant le statu quo et le fatalisme qu’Aliou Boubacar Diallo a bâti sa fortune. C’est de la même manière qu’il souhaite faire émerger un nouveau Mali.

A l’image du général de Gaulle, en France, entré dans le jeu politique sur les ruines de la défaite face à l’Allemagne nazie, Aliou Diallo a choisi de s’impliquer en politique en constatant que les mêmes recettes politiciennes qui avaient conduit au chaos, à la perte de souveraineté de l’Etat malien et à une situation de guerre civile, ne pourraient jamais ramener la paix au Mali, ni enclencher un cercle vertueux de prospérité et de développement économique.

D’où l’idée de la création d’une nouvelle force politique, née dans les mois qui ont suivi l’avancée des forces djihadistes en 2012. ADP-Maliba, l’Alliance démocratique pour la paix était née. Une nouvelle force politique qui a rapidement trouvé sa place dans le jeu politique malien grâce à la clarté du message porté par Aliou Diallo : en finir avec les petits jeux politiciens et servir les Maliens plutôt que de se servir sur leur dos pour réaliser l’unité du pays et relever ensemble les défis du renouveau.

Un message incarné par les différentes personnalités dont s’entoure Aliou Boubacar Diallo. Plutôt que de faire appel aux mêmes professionnels de la politique, ayant retourné leurs vestes des dizaines de fois au cours des années, il a fait le choix de donner leur chance à une nouvelle génération de décideurs, souvent issus de la société civile et du monde de l’entreprise. Avec toujours en tête l’idée que pour faire changer les choses, il faut à la fois de nouvelles idées et de nouveaux acteurs.

Le nouveau président du parti, Youba Ba, est l’exemple parfait de la volonté d’Aliou Boubacar Diallo d’engager un renouvellement qui offre également des gages en matière de compétences et d’expertise. Ancien ambassadeur, Youba Ba est une figure respectée de l’administration malienne, qui n’avait jusqu’à présent jamais souhaité s’engager en politique. A ses côtés, le secrétaire général est Maître Abdoulaye Sidibé, un ténor du barreau de Bamako. Des choix qui démontrent la volonté d’Aliou Boubacar Diallo d’insister sur la compétence à tous les niveaux de son organisation.

Et cela fonctionne. Les différents bureaux d’ADP-Maliba sillonnent le pays et mènent de multiples opérations de terrain pour préparer l’alternance. C’est notamment le cas de Cheick Oumar Diallo, le président du bureau des Jeunes d’ADP-Maliba, qui a lancé au début du mois une tournée dans les quartiers de la capitale pour convaincre les jeunes de rejoindre le mouvement. Au même moment, Youba Ba a entamé une série de rencontres avec l’ensemble des chefs de partis du pays pour démontrer la volonté de dialogue d’ADP-Maliba.

L’ambition d’Aliou Boubacar Diallo est de voir ses lieutenants inonder, dans les mois à venir, le pays avec les messages de rupture qu’il porte. Et de donner le temps à ces messages de germer dans l’esprit des Maliens en vue de l’élection présidentielle de 2023. En politique, le temps passe plus vite que pour le commun des mortels.

Source: Service de Communication